Il est là. Le même regard. Les mêmes mains. La même tendresse dans la voix.
Et pourtant, quelque chose en vous s'est éteint. L'amour est là, intact. Mais le désir s'est retiré, sans bruit.
Vous observez ses mains. Cent fois elles vous ont parcourue. Quand ont-elles cessé de vous électriser ? Quand votre lit est-il devenu un territoire connu, cartographié jusqu'à l'ennui ?
Ce n'est pas lui qui a changé. Ni l'amour. Il a mûri, a perdu sa fougue, a gagné en profondeur.
C'est vous.
La femme en vous. Recouverte par les rôles : mère, épouse, professionnelle, pilier du quotidien.
Elle est là, pourtant. Celle qui ressent. Qui vibre. Qui désire.
Mais où s'est-elle perdue ?
Votre corps parle une langue étrangère. Votre peau change. Vos sensations s'effacent, reviennent, disparaissent à nouveau. Le désir s'effiloche, se brouille. Et vous, vous cherchez des repères.
Mais le désir n'est pas mort. Il sommeille. Il attend d'être réveillé.
Peut-être faut-il d'abord vous retrouver. Refaire connaissance avec ce corps. L'apprivoiser. Écouter ses nouveaux rythmes.
Le désir est fragile. Il ne se donne pas. Il se cultive. Il renaît dans l'acceptation de soi, dans l'ouverture à l'autre.
Parfois, il faut s'éloigner pour mieux revenir. Se toucher soi-même pour mieux être touchée. Sentir sa peau sous l'eau chaude. Laisser la musique réveiller ce qui dort. Danser seule.
Oublier son reflet et se souvenir de sa chair.
Le désir est un mystère. Une flamme qui vacille mais ne s'éteint jamais vraiment.
Parfois, il suffit d'un souffle. D'un regard qui s'attarde. D'une caresse inattendue.
Et vous, quand avez-vous senti la dernière fois cette flamme en vous ?
Ce frisson qui remonte le long de votre colonne vertébrale ?
Ce désir qui vous rappelle que, sous toutes vos identités, bat le cœur d'une femme qui ressent, qui vibre, qui désire encore ?